A l'occasion de la fête des grands-mères j'ai eu envie de vous partager un article que j'avais écrit en 2021 pour le N° 35 de PEPS Magazine dans le dossier " Grands-parents : une place à réinventer ? " Il s'intitulait "Chérir chaque moment". Je l'ai un peu complété.
Je me souviens encore du jour où ma fille m'a annoncé que j'allais devenir grand-mère. Nous étions en vacances avec mon conjoint et elle devait venir nous rejoindre avec son compagnon pour passer une semaine avec nous. Elle m'a appelé alors que nous étions en balade pour me l'annoncer.
Elle allait devenir maman ce n'était pas prévu, mais souhaité. Elle vivait encore à la maison même si elle était déjà depuis un petit moment avec son compagnon. J'étais ravie et un petit peu affolée quand même, à me dire : « Oh là là, ça ne va pas forcément être simple ». En fait ce qui ce qui était difficile c'était que mon histoire se rejouait et j’avais très peur de cela. Car quand j’ai appris ma grossesse, nous n’habitions pas encore ensemble mon mari et moi et ce n’était pas prévu même si nous le souhaitions.
Assez rapidement ma fille a émis le souhait que je sois présente avec son conjoint, lors de la naissance de ma petite-fille, et là, de nouveau cela faisait écho à mon histoire, car je savais aussi qu’à ma naissance ma grand-mère a accompagné ma mère à la maternité ce qui n’était pas forcément la pratique du moment. En fait je craignais de devenir une grand-mère omniprésente comme l’avais été ma grand-mère.
J'ai essayé d'écouter ce que je ressentais. Est-ce que moi j'avais envie d'être là, à ce moment-là ? Est-ce que je n'avais pas provoqué cette demande et que ma fille m’offrait ce cadeau ? Nous en avons discuté ensemble. Pour elle c'était vraiment un besoin, elle avait besoin de ma présence pour se sentir en sécurité. J'étais heureuse de cette confiance et ravie aussi d'être présente pour accueillir ma petite-fille qui allait venir au monde.
D’ailleurs il n’est pas si loin que cela le temps où les femmes accouchaient à la maison entre elles, quelque part c'était peut-être retourner à quelque chose de plus « naturel ». Cependant une appréhension latente en tant qu’ex- professionnelle de santé ayant exercé en maternité était présente également.
L'accouchement a été assez difficile et je dois dire que mes peurs aussi bien pour ma fille que pour ma petite-fille ont été grandes ce jour-là. Pour continuer dans les similitudes ma petite-fille est née le lendemain de l’anniversaire de sa maman comme elle au petit matin.
Un peu plus tard ma fille souhaitant reprendre une activité professionnelle, elle m'a confié l’accueil de ma petite-fille. Là encore j'ai eu des appréhensions puisque moi-même j'avais été gardé par ma grand-mère maternelle, du moins élevée de mes 2 mois à 5 ans puisque je vivais au domicile de mes grands-parents maternels.
Ces peurs ont pu être travaillées de mon côté et partagées avec ma fille. 4.5 ans plus tard une deuxième petite-fille a vu le jour, j’ai également eu le privilège d’accompagner cette naissance et j’ai pu mesurer le chemin parcouru car ma posture était tout à fait différente dans cet accompagnement.
Il y a tout juste 13 mois une troisième petite-fille a vu le jour et cette fois je n’ai pas assisté à la naissance et j’en suis très heureuse, ravie de voir le chemin parcouru par ma fille et son conjoint.
Avec le recul je me dis que toutes ces choses qui se sont passées, toutes ces similitudes étaient là pour aller guérir, réparer une histoire, une relation, celle de ma fille et moi-même, celle de ma mère avec moi, celle de ma lignée de femmes et j'ai une gratitude infinie pour tout ce processus qui continu encore actuellement.
Je chéri chaque moment passé avec mes trois petites-filles, j’apprends chaque instant passé avec elles à renouer avec mon âme d’enfant et à vivre l’instant présent. Le fait de devenir granny m'a fait grandir. C'est quelque chose que je ne m'étais pas autorisé avec mes propres enfants.
Toute cette évolution en conscience n’aurait peut-être pas pu se faire si je n’avais effectué ma formation de consultante en parentalité fin 2015, l’année de naissance de ma 1ère petite-fille, elle y a 10 ans. Il n’y a pas de hasard que des rendez-vous.
Je suis d'ailleurs très heureuse aujourd'hui de pouvoir participer aux différents cheminements des parents et grands-parents grâce à l'écoute empathique, le partage de connaissances lors de Cercle de parents ou d'autres ateliers comme le Cycle Vivre et Grandir Ensemble ®, Naître parents...
Au plaisir de vous y rencontrer
